Quelques faits marquants de l’histoire de Gimel
Au temps de Clovis, un ermite, Dumine, crée sur un promontoire contourné par la Montane un oratoire.
Une église paroissiale dédiée à St Etienne, le premier martyr, est bâtie à cet endroit (ses vestiges ont été restaurés en 1993), et autour de ce lieu dénommé Braguse se développe un petit bourg.
Le bourg actuel de Gimel quant à lui est cité dès 936 avec son église dédiée à St Pardoux (primitivement installée dans l’enceinte du château-bas, elle fut transférée à son emplacement actuel sur ordre de l’évêque de Limoges en 1486).
Gimel possédait autrefois deux châteaux : le château-bas ou de la Roche-Basse, et le château-haut ou de la Roche-Haute. Cette dualité de bourgs, d’églises, de châteaux, expliquerait pour certains et selon la tradition orale, l’étymologie du nom Gimel, à savoir jumeaux (dzumel en langue d’oc, gemella en latin).
L’origine d’un pouvoir seigneurial à Gimel et de la fondation des châteaux reste obscure ; un Bernard, vicomte de GIMEL existe dès le XIème siècle, et à sa suite figurent de nombreux représentants de cette importante famille, remarquée durant tout le Moyen-Age notamment pour ses rapports avec l’Eglise.
Durant les guerres de religion, la maison de GIMEL s’illustre avec le baron François de GIMEL, un des chefs ligueurs du Limousin. Les troupes royales alliées à la milice de Tulle et à des paysans armés font le siège du château de Gimel ; le baron est contraint à capituler la nuit de Noël 1594, la famine étant venue à bout de la résistance gimeloise. Les vainqueurs exigent la démolition du château bas qui est rasé.
Jusqu’à la Révolution, Gimel ou Saint-Pardoux-de-Gimel, comme il était communément appelé, était une paroisse du diocèse de Limoges et le siège d’un archiprêtré qui avait autorité sur 37 paroisses (55 paroisses avant la création du diocèse de Tulle en 1317).
La seconde moitié du XIXème siècle se caractérise par une croissance démographique sans précédent en raison de la construction du chemin de fer, mais ce pic de population sera suivi d’une diminution constante dès les années 1900 jusqu’aux années 1980.
Il est à noter la construction, dans les années 1877-1880 d’une importante filature, dans les dépendances du bourg, par Augustin POUYER-QUERTIER, ministre des finances d’Adolphe THIERS et ami de la comtesse de VALON, châtelaine de Saint Priest de Gimel. Malheureusement, l’homme providentiel pour l’économie locale ne mena pas à son terme le projet d’exploitation et l’usine fut bâtie inutilement (elle servit épisodiquement pour entreposage ou fabrication dans les années 1920-1960 ; il ne subsiste aujourd’hui que quelques vestiges).
En 1912, date importante pour la commune, les cascades de Gimel sont classées (1er site à être classé en France) grâce à l’action déterminante de Gaston VUILLIER (1845-1915), peintre, dessinateur et illustrateur, qui s’est battu avec obstination contre des prétentions industrielles qui menaçaient l’existence même des célèbres chutes.
Celles-ci, comme chacun sait, font depuis la renommée de Gimel, devenu grâce à elles 2ème site le plus visité en Corrèze.